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J'irai creuser la mer


Mes oiseaux sont innocents, ils n’ont pas connu la perte, l’absence, le manque. Ils sont vie et joie, mais aussi colère et larmes. Ils sont forts et fragiles à la fois.
Naufragés échoués d’un matin d’automne, ils évoluent dans un équilibre précaire, de roche en roche, de failles en creux, dans un brouhaha silencieux d’écume. Là un paysage rocheux, une plage isolée leurs servent de remparts, territoire inespéré de jeux, d’expérimentations. Ils explorent, grimpent, observent. Une falaise infranchissable, une mer infinie comme frontière, ils sont seuls au monde. Un refuge tellurique et marin, récif escarpé d’une île imaginaire où tout est à construire. Un monde auquel je n’ai plus accès.

Depuis le seuil j’en sonde les contours, les strates qui se mêlent, le sable qui remonte et l’océan qui fuit…



Chapitre de 25 photographies argentiques et poèmes
2019-2022


 

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les enfants et la mer qui remontent

se relèvent

chavirent

leurs cris

ivre

​

le silence de leurs rêves

le vacarme de la mer              

     et le vent

​

 

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​

L'île

les basses lumières

de leurs coeurs à ma joue

la marée qui renverse

de l'enfance à mes bras

​

vivre

​

le vide assourdissant

le plein envahissant

​

​

​

​

L'estran

​

le chaos de leurs pas dans la vase

au loin

​

j’atteins le rivage dans le brun de leurs yeux

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© 2024 Charlotte Audoynaud
 

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